LQJ-271

Notre société sous-estime les changements à venir dans les dix ans RENCONTRE AVEC BERNARD THIRY Le numérique au service de l’économie publique, sociale et coopérative « Les espoirs sont plus grands que les craintes. » Bernard Thiry, professeur d’éco- nomie à l’université de Liège et directeur du Centre international de recherches et d’information sur l’économie publique, sociale et coopérative (Ciriec), traduit en une phrase le sentiment général éprouvé à l’issue du 32 e congrès de cette orga- nisation scientifique non gouvernementale. Les perspectives tracées par les 400 participants venus à Liège en mai, en provenance de 30 pays de quatre continents, sont donc empreintes d’un certain optimisme à l’évocation de la thématique de cet événement bisannuel : “L’économie publique, sociale et coopérative dans la révo- lution numérique”. « S’il existe beaucoup de points d’interrogation, nous avons entendu des mes- sages d’espérance et des solutions plutôt que des idées passéistes », se réjouit Bernard Thiry . Les représentants (universitaires, entreprises publiques, services publics, coopératives, associations, mutuelles, etc.) des 13 sections nationales du Ciriec et des trois membres collectifs à travers le monde en conviennent : « Il est indispensable que les acteurs de l’économie publique, sociale et coopéra- tive s’emparent de tous les sujets liés à l’implication du numérique sur la société ; il est en effet essentiel que cette extraordinaire promesse technologique se trans- forme en progrès économique, social, démocratique et environnemental. » Comme l’indique la déclaration finale du congrès, les techniques du numérique et l’intelligence artificielle offrent une belle opportunité de relever les défis du futur en créant de nouvelles relations entre les organisations et entre les personnes : mise en œuvre de projets partagés, amélioration du service rendu aux citoyens, développement de l’économie dite collaborative, de la finance socialement respon- sable, organisation de nouvelles solidarités, mise en œuvre de nouveaux modes de gouvernance démocratique et d’exercice de la citoyenneté, etc. Au-delà du congrès, un immense champ d’investigation s’ouvre donc pour le Ciriec. « Il convient par exemple d’aborder la problématique de la fiscalité sur les plateformes collaboratives et même sur les robots, remarque Bernard Thiry. Actuellement, la fiscalité est essentiellement basée sur le travail principalement salarié. Avec toutes les transformations, comment repenser le financement des services publics et de la sécurité sociale ? » Il y a donc de la matière pour le Ciriec, dont le quartier général se situe depuis 1957 à Liège. septembre-décembre 2018 / 271 ULiège www.uliege.be/LQJ 49 !"%16%&#

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