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L e 12 avril 1961, à bord du vaisseau Vostok, le cos- monaute Youri Gagarine effectuait un tour du globe en une heure et demie. Cette mission, assurément héroïque, fut une heure de gloire pour le régime commu- niste de Moscou, mais une humiliation pour Washington. La riposte américaine afin de redorer la bannière étoilée des USA dans l’espace ne tarda pas. Le 25 mai 1961, le jeune président John Fitzgerald Kennedy s’engagea devant le Congrès à réussir le pari d’une Amérique gagnante sur la Lune. Le compte à rebours était enclenché à une époque – rappelons-le – où l’informatique fonctionnait avec d’énormes machines (IBM, Honeywell, Raytheon, le MIT) et des milliers de cartes perforées… Il res- tait beaucoup à faire, mais on disposait de ressources finan- cières : durant l’année 1962, la NASA allait bénéficier d’un budget estimé à 170 milliards de dollars (valeur 2005). Les Américains allaient donner libre cours à l’initiative technolo- gique car les défis étaient de taille : il fallait non seulement mettre au point des propulseurs à hautes performances mais encore maîtriser les technologies pour manœuvrer dans l’es- pace, vivre loin de la Terre, se poser sur le sol lunaire et en redécoller, rentrer à très grande vitesse dans l’atmosphère et revenir en toute sécurité sur notre planète. UNE PROUESSE RÉUSSIE EN 98 MOIS De 1962 à 1969, l’obsession de revanche a mobilisé tout le potentiel industriel et universitaire de l’Amérique. Une mobilisation qui n’a nullement faibli après l’assassinat de Kennedy à Dallas le 23 novembre 1963. Il est vrai que son successeur, le président Lyndon Johnson était un partisan convaincu de l’odyssée spatiale. En juillet 1969, le monde, sauf l’Union soviétique et la Chine, va vivre en direct le triomphe d’Apollo-11. Tandis que Mike Collins évolue autour de la Lune à bord du vais- seau “Columbia”, Neil Armstrong et Buzz Aldrin se posent le 20 juillet avec le module lunaire “Eagle” sur la “Mer de la Tranquillité”. Ils plantent la bannière américaine, installent des équipements scientifiques et récoltent 21 kg d’échan- tillons lunaires. L’équipage d’Apollo-11, une fois réuni, regagne sans encombres la Terre avec un splashdown dans le Pacifique. C’est le président Richard Nixon qui a l’honneur de les accueillir sur le porte-avions Hornet. Ainsi l’ambition de Kennedy était-elle réalisée : les Américains ont mis les pieds sur la Lune et sont revenus sains et saufs avec des échantillons de son sol. à la fin de 1969, grâce à la réussite d’Apollo-12 en novembre, quatre astronautes ont D’Apollo-8 en décembre 1968 à Apollo-17 en décembre 1972, l’humanité écrivait, grâce à la National Aeronautics & Space Administration (NASA), l’une des plus belles pages de son histoire : la première explora- tion humaine du satellite naturel de la Terre. Les Golden sixties ont été la décennie prodigieuse de l’astronau- tique. L’apothéose était marquée par l’arrivée de quatre Américains sur la Lune au cours de l’année 1969. Huit autres astronautes allaient les imiter en 1971 et 1972. Aujourd’hui, archéologie spatiale oblige, la NASA prend des mesures pour préserver les sites historiques sur lesquels, lors de six expéditions Apollo, des Terriens ont marché, travaillé et même roulé sur la Lune. DOSSIER THéO PIRARD – PHOTOS NASA Ils ont marché sur la Lune mai-août 2019 / 273 ULiège www.uliege.be/LQJ mai-août 2019 / 273 ULiège www.uliege.be/LQJ 74 75 futur antérieur futur antérieur

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