LQJ-282

Nucléaire, une filière dégradée La sortie – ou pas ? – du nucléaire a provoqué de nombreux débats. À cette occasion, le Premier ministre a déclaré vouloir investir une centaine de millions d’euros dans le nucléaire du futur. Mais de quel futur s’agit-il ? Et le nucléaire de fission a-t-il encore un avenir chez nous ? Le point avec le Pr Pierre Dewallef. ENTRETIEN HENRI DUPUIS Quand on parle de nucléaire à fission du futur, il faut généralement entendre des réacteurs de quatrième génération. Ceux qui fonctionnent actuellement dans le monde sont dits de deuxième ou troisième génération. Pour apprécier un éventuel progrès ou saut technologique, quelques rappels avec le Pr Pierre Dewallef, titulaire du cours de génie nucléaire en faculté des Sciences appliquées, sont nécessaires. « La grande majorité des réacteurs actuels utilisent une technologie qui a deux caractéristiques à l’aune desquelles il faut, me semble-t-il, jauger s’il y a réel progrès ou simple avancée technologique : la production d’une quantité importante de déchets radioactifs, dont une partie a une durée de vie (est radioactif) très longue et la nécessité de refroidir les réacteurs à l’arrêt sous peine de voir les éléments combustibles et leur confinement fondre et d’entraîner une catastrophe. Bien des problèmes ont d’ailleurs surgi de cette seconde caractéristique comme à Fukushima : il n’y avait plus d’énergie pour pomper l’eau nécessaire au refroidissement des réacteurs à l’arrêt. » mai-août 2022 / 282 ULiège www.ul iege.be/LQJ 27 omni sciences

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