LQJ-282

Haïssam Jijakli Centre de recherches en agriculture urbaine, Gembloux Agro-Bio Tech Lorsque la crise liée à la pandémie est arrivée, nous avons été obligés de revenir à l’essentiel. L’alimentation est au centre de nos besoins vitaux. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les besoins de base ont pu être en permanence assouvis (en choix, en quantité). Avec la crise sanitaire, les frontières se sont fermées, or notre alimentation dépend de l’importation. Le fait que des rayons aient été dévalisés au début du confinement a mis en évidence que se nourrir tous les jours ne coule pas de source. Une partie d’entre nous s’est alors tournée vers les produits locaux qui, par ailleurs, apportent une confiance par rapport à la qualité du produit. Réinvestir dans la culture en zones urbaines et péri- urbaines, c’est l’une des clés de cette production locale. Les agriculteurs urbains contribuent à apporter une production locale, saine, de saison et respectueuse de l’environnement à partir des villes. Si certains pans d’activités économiques ont été mis à mal pendant cette crise, d’autres se sont développés comme la filière de l’agriculture urbaine, qui me tient à cœur. Cependant, avec le retour à une vie plus normale, une partie des consommateurs sont retournés à leurs anciennes habitudes. Aussi, la crise m’a appris que rien n’est acquis. Cependant, elle a contribué à une prise de conscience de la façon de nous alimenter et entraîné une partie des consommateurs à faire le choix définitif d’une alimentation durable. Il est à parier que la nouvelle crise en cours, la guerre d’Ukraine, renforcera ce mouvement qui, à moyen terme, deviendra majoritaire. Fabienne Glowacz Psychologie clinique de la d linquance, facult de Psychologie, Logop die et Sciences de l’ ducation Les différentes phases de la crise Covid ont imposé à chacun·e de s’adapter à la situation et aux mesures prises. Ceci a imposé, et permis, des apprentissages en lien avec la flexibilité comportementale et le rapport entre aspirations personnelles et nécessité collective. Ces expériences porteuses d’évolution se sont également appuyées sur des prises de conscience à plusieurs niveaux (individuel, collectif, politique et aussi clinique), dont une particulièrement prégnante : la fonction essentielle des relations sociales. La circulation du virus et les démarches de confinement ont aussi fait expérimenter l’interdépendance existant entre les personnes, les groupes et même les États. Les étudiants de l’enseignement supérieur ont quant à eux pointé, parmi les apprentissages les plus prégnants, la solidarité entre étudiants, ainsi qu’au sein des familles et des réseaux d’amis. Par ailleurs, le confinement dans l’espace privé a paradoxalement rendu plus apparent ce qui pouvait s’y vivre en termes de violences parentales et entre partenaires intimes. Cette conscientisation a ensuite mené au déploiement de nouvelles dynamiques et dispositifs d’interventions. Nos recherches ont également montré comment le confinement au sein de la famille et la fermeture des espaces sociaux ont soutenu un retour en force des assignations à des rôles genrés (traduisant une forme de régression dans le processus d’émancipation des jeunes femmes). Cette crise a agi en tant que révélateur et catalyseur à bien des égards, l’après-crise doit s’en saisir. Mais plus que tout, la crise sanitaire a mené à reconsidérer la place de la santé mentale en tant qu’élément constitutif de la santé et impulsé des ajustements des politiques de santé publique, afin de faciliter le recours à l’aide et aux soins psychologiques pour tous et toutes. 36 mai-août 2022 / 282 ULiège www.ul iege.be/LQJ univers cité

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