LQJ-282

L’usage du faux comme arme de guerre Dans une guerre, tous les belligérants pratiquent la désinformation. Et si on ajoute la censure avec les médias d’obédience russe interdits chez nous, et les médias occidentaux rejetés en Russie, le règne de la confusion s’installe dans les populations. Début mars, le journal Le Monde a recensé quelques perles en matière de faux et a proposé aux lecteurs un florilège édifiant d’images1. Exemple : la photo maintenant célèbre de “la première pilote de chasse ukrainienne” malheureusement abattue est celle d’une miss, lauréate d’un concours de beauté en 2016, sachant que la “vraie” première pilote, Olesya Vorobey, est toujours bien vivante. Il y en a pour tous les goûts : des soustitres en français qui ne correspondent pas aux propos de Vladimir Poutine, une croix gammée sur un maillot de foot du président Zelensky, un orage en Russie présenté comme les premiers bombardements en Ukraine, des tirs de Gaza vers Israël recyclés en tirs russes sur une ville ukrainienne, une petite Palestinienne de huit ans interpellant un soldat israélien qui devient une petite Ukrainienne face à un soldat russe, un crash d’avion russe lors d’un meeting aérien en Angleterre en 1993 qui devient dans The Kyiv Post “le sixième avion abattu, gloire aux héros !”. La liste est longue : un exercice militaire de parachutisme en Russie en 2014 qui devient un saut sur Kharkiv, un accident industriel en Chine en 2015 qui se transforme en une attaque aérienne russe d’une centrale électrique, J.-L. Massart CARTE BLANCHE PHILIPPE RAXHON Philippe Raxhon mai-août 2022 / 282 ULiège www.ul iege.be/LQJ l’opinion 6

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