LQJ-283

Le sport en déséquilibre En avril dernier, le 5e colloque Guy Namurois organisé par le département des sciences de la motricité s’intéressait au sport féminin. Un sujet sérieux aux multiples facettes. DOSSIER FABRICE TERLONGE Trop longtemps, le sport a été une affaire d’hommes. “Une petite Olympiade femelle à côté de la grande Olympiade mâle. Où serait l’intérêt ? (…) Impratique, inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter : incorrecte, telle serait à notre avis cette demi-Olympiade féminine. Ce n’est pas là notre conception des Jeux Olympiques dans lesquels nous estimons qu’on a cherché et qu’on doit continuer de chercher la réalisation de la formule que voici : l’exaltation solennelle et périodique de l’athlétisme mâle avec l’internationalisme pour base, la loyauté pour moyen, l’art pour cadre et l’applaudissement féminin pour récompense. Cette formule combinée de l’idéal antique et des traditions de la chevalerie est la seule saine et la seule satisfaisante. Elle s’imposera d’elle-même à l’opinion. ” Ce paragraphe testostéroné, sexiste et imprononçable au XXIe siècle dans un pays civilisé, est l’œuvre du baron Pierre de Coubertin. Figure incontournable ayant relancé les Jeux olympiques de l’ère moderne en 1896, le fondateur du Comité international olympique (CIO) s’exprimait ainsi dans un exemplaire de la Revue Olympique daté de 1912. Machiste Pierre de Coubertin, à l’époque où l’on parlait du “sexe faible” ? « Pas vraiment. En fait, il adorait les femmes : sa sœur, son épouse et surtout sa fille. Il n’était pas opposé à la pratique sportive féminine. Il la recommandait même sur le modèle de ce qu’il avait vu aux États-Unis et en Angleterre », décrypte Gilles Goetghebuer, rédacteur en chef du magazine français Sport et Vie consacré aux En rouge, Camille Bernier, joueuse et coach du Fémina White Star Woluwé septembre-décembre 2022 / 283 ULiège www.ul iege.be/LQJ 25 omni sciences

RkJQdWJsaXNoZXIy MTk1ODY=