questions d’entraînement, de dopage, de physiologie, de psychologie et de médecine du sport. « Mais le foot, non. Il le considérait comme le sport mâle par excellence. OK pour la course, la gym, l’aviron, et même plus bizarrement la boxe. Le korfball aussi [ndlr : sorte de basket-ball collectif mixte inventé aux Pays-Bas en 1902]. Seulement, cela devait rester dans la sphère gentille du sport loisir. Pas de compétition. Pourquoi ? Parce qu’il avait copié les rituels des Jeux antiques et notamment le fait que les femmes n’avaient pas le droit d’y participer (des compétitions leur étaient réservées : les Jeux héréens). La cause demeure mystérieuse. Peut-être que les hommes voulaient simplement rester entre eux et échapper ainsi à la surveillance de leurs épouses le temps des épreuves et surtout du voyage qui bénéficiait de la fameuse trêve olympique ! » Bref, heureusement, au fil des milliers de javelots qui se sont plantés sur les pistes herbeuses, les JO se sont petit à petit ouverts et, depuis 2007, la charte olympique rend d’ailleurs obligatoire la présence des femmes dans tous les sports. Le rôle du CIO est d’encourager et de soutenir la promotion des femmes à tous les niveaux et dans toutes les structures, dans le but de mettre en œuvre le principe d’égalité entre hommes et femmes. C’est que les différences de genre marquent aussi, depuis toujours, la composition du comité lui-même : exclusivement masculin jusqu’en 1981, il l’est resté majoritairement jusqu’à la fin du siècle. De manière étendue, le problème de l’égalité des sexes se loge donc autant chez les sportifs eux-mêmes que chez les cadres des fédérations. Ces deux aspects distincts ont été abordés au cours des tables rondes et des conférences du colloque Guy Namurois organisé le 30 avril par le département des sciences de la motricité de l’ULiège, par la fédération d’Éducation physique et sportive et par le RP³ (Rassemblement des passionnés de la préparation physique). La rencontre entre intervenant·es académiques, pratiquant·es et (ex-)sportives de haut niveau intitulée “Le sport au féminin, sport de demain ?” n’a évidemment pas fait l’impasse sur les particularités physiologiques et psychologiques du sport au féminin qui, sur les réseaux sociaux, se résument souvent à l’interrogation : “Les hommes sont-ils plus performants ou plus forts que les femmes ?” QUE DISENT LES CHIFFRES ? Avant d’aborder cette question, il s’agit de souligner que, au niveau international, les femmes peinent encore à gravir les échelons des instance dirigeantes sportives. Géraldine Zeimers, professeure en management du sport à la faculté des Sciences de la motricité à l’UCLouvain, rappelle en effet que, en 2019, 93 % des présidents de fédérations de sports olympiques demeuraient encore des hommes et que seulement 26 % des dirigeants de ces mêmes fédérations étaient des femmes. En Fédération WallonieBruxelles, on comptait, dans le même temps, à peine 12 % de secrétaires générales ou directrices générales de fédérations. Et, du côté des postes administratifs ou de direction à l’Adeps (l’entité chargée de promouvoir le sport et l’éducation physique en Communauté française), le rapport était de un pour trois… En 2020, les fédérations sportives de la Fédération Wallonie-Bruxelles recensaient 482 351 garçons et 220 298 filles. Cette réalité, lorsqu’elle est maquillée par certains hauts dirigeants, fait bondir les athlètes. Ainsi, plusieurs championnes telles que Charline Van Snick (judo), Chloé Caulier (escalade) ou Amandine Verstappen (motocross) avaient réagi dans une carte blanche publiée par le journal La Libre à des propos tenus par le président du Comité international olympique, Thomas Bach, se satisfaisant que, 26 septembre-décembre 2022 / 283 ULiège www.ul iege.be/LQJ omni sciences
RkJQdWJsaXNoZXIy MTk1ODY=