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existant. La ministre de la Santé Maggie De Block avait cependant accepté d’accorder un numéro INAMI à tous les diplômés, subordonnant cette mansuétude à un “lissage négatif” à opérer les années suivantes, et ce par l’intermédiaire d’un concours d’entrée. » Ma i s , au pr intemps 2022, le mini st re Franck Vandenbroucke ne l’entendait plus de cette oreille et avait émis la volonté de faire respecter strictement et immédiatement les quotas INAMI fixés par le gouvernement fédéral1. Une fermeté qui a fait réagir le collège des doyens parce qu’elle condamnait une partie des étudiant·es inscrit·es dans le cursus à ne pas obtenir le fameux sésame. Le collège a donc proposé d’instaurer un concours à l’entrée des études de médecine dès la rentrée 2023-24, concours basé sur les nouveaux quotas fixés par la Commission de planification fédérale2, laquelle, face aux motifs invoqués par les tribunaux, est désormais chargée de planifier les besoins médicaux en tenant compte de l’évolution de la profession. « La jeune génération ne veut plus consacrer sa vie entière au travail, observe le doyen. Les nouveaux quotas présentés par la Commission (711 diplômés par an entre 2028 et 2033, avec un pic à 744 en 2028) tiennent compte des besoins des Communautés et de l’activité réelle des médecins. Par ailleurs, ces calculs intègrent les médecins “surnuméraires”, ce qui d’une part démontre que les premières estimations étaient peu réalistes et, d’autre part, implique que le “lissage négatif” n’est plus justifié si on décide d’appliquer ces nouveaux quotas. » C’est maintenant chose faite : il y aura, à partir de 2023, un concours à l’entrée des études de médecine et de dentisterie. Aux yeux du collège, c’est la seule façon de garantir la sérénité aux étudiant·es actuel·les et futurs tout en respectant les prescrits ministériels fondés sur les estimations de la Commission de planification. « J’ai bien conscience que cette approche est pragmatique, conclut le doyen Édouard Louis. Certains y opposent des arguments philosophiques voire idéologiques, et je peux les comprendre. La Fédération des étudiants francophones, par exemple, est par principe contre l’instauration d’un concours. Mais le contexte politique, communautaire et budgétaire s’impose. Notre priorité est de garantir à tous les étudiant·es de médecine d’exercer, à la fin d’un long parcours universitaire, la profession qu’ils ont choisie, tout en faisant évoluer le contingentement vers une adéquation avec les besoins réels du terrain et les capacités de formation de qualité dans les universités. » 1 Le numéro INAMI est attribué à chaque étudiant·e ayant réussi les études de médecine. Il l’autorise à pratiquer, dans le cadre de la Sécurité sociale qui assure aux patients le remboursement partiel des soins. 2 La Commission de planification fédérale observe l’évolution des statistiques annuelles des professionnels des soins de santé. Elle donne un avis concernant la planification et le contingentement des professions au ministre de la Santé fédéral. Mais ce sont les commissions de planification régionales qui décident de la répartition entre spécialités. J.-L. Wertz septembre-décembre 2022 / 283 ULiège www.ul iege.be/LQJ 77 futur antérieur

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