LQJ-283

78 septembre-décembre 2022 / 283 ULiège www.ul iege.be/LQJ Armel Job Un père à soi Robert Laffont, Paris, 2022 Quand Alban apprend, avec une vive émotion, qu’un flirt de jeunesse, qui vient de mourir d’un cancer, l’a aimé toute sa vie et a eu un enfant de lui, il ne sait pourquoi il le cache à son épouse. Bouleversé, déboussolé, il rencontre secrètement à plusieurs reprises la jeune femme qui le lui a annoncé. Dissimulations, mensonges, errements compl iquent de plus en plus les choses et sa relation de couple en pâtit. Les zones d’ombre des différents personnages s’épaississent... Ce nouveau roman d’Armel Job parle des blessures, conscientes ou non, de l’être humain. L’auteur y décortique, sans jugement, les mécanismes qui amènent ses personnages à réagir de telle ou telle manière. L’auteur est licencié en philologie classique (1970). futur antérieur Michel Lambert Le ciel me regardait Le beau jardin, Strasbourg, 2022 Le ciel, qui était déjà très présent dans son précédent recueil de nouvelles Je me retournerai souvent, a ici quasiment la place d’un personnage. Il reflète et souligne les différents états d’âme, à moins qu’il ne les provoque. Le lecteur entre brusquement dans la vie de dix hommes le temps d’une rencontre, aléatoire ou provoquée; il plonge dans leurs fantasmes, leurs espoirs ou leurs regrets, sous le regard du ciel. Quelque chose du passé, responsable de leur fragilité et de leurs questionnements, refait surface, mais l’auteur se garde bien de l’expliciter. Après un court moment – tout au plus quelques heures –, il s’efface soudain, laissant encore au lecteur le soin d’imaginer ce qu’il va advenir désormais. L’auteur est licencié en administration des affaires (1971). Petites mythologies uliégeoises Romans, poésie, théâtre… Sélection, toute subjective, parmi les meilleures publications récentes des membres de l’Université et de ses alumni. sélection CLAUDINE SIMART Pascal Leclercq Dans un pays pourtant phénoménal L’herbe qui tremble, Paris, 2022 Dans ce recueil, illustré par Benjamin Mont i , l ’auteur jette un regard très sombre sur la vie. Par l’écriture (superbe), il tente d’adoucir “l’immense déception que [lui] inspire le monde” et les blessures indélébiles qu’il entretient, à défaut de les soigner, sur son corps et sur son âme : “J’avais contracté un mal galopant et j’étais là à ruminer ma vie comme le maréchal ferrant, marteau en main devant la corne effritée, qui ne sait plus où enfoncer ses clous”. Des souvenirs heureux subsistent, des plaisirs aussi, mais il se dit “écartelé entre l’immense déception que m’inspire le monde et l’explosion végétale du printemps, – la première m’interdit tout élan d’enthousiasme envers la seconde.” L’auteur est licencié en philosophie (1997).

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