Flash sur les félins
Lors de deux missions au Nord-Congo et au Cameroun, plus de 300 000 photos ont été collectées. La phase d’identification des espèces vient de commencer.
Bruno Delille, océanographe, chercheur qualifié au FNRS (unité d’océanographie chimique, unité de recherche Focus, ULiège), aurait dû embarquer à bord du brise-glace allemand Polarstern – le plus grand navire océanographique au monde – en août dernier. Mais en raison de la pandémie notamment, la dernière rotation de personnel a été supprimée. Il est donc resté à terre, mais toutes les observations envisagées pour ses recherches ont été effectuées. Au total, plus de 150 térabits de données ainsi que de nombreux échantillons de glace et d’eau ont été récoltés pour les centaines de scientifiques engagés dans la mission “MOSAiC” (Multidisciplinary drifting Observatory for the Study of Arctic Climate).
Comprendre comment le réchauffement climatique affecte la région polaire et, dès lors l’ensemble du globe, telle est l’ambition de ce consortium scientifique mondial piloté par l’Institut Alfred Wegener allemand, et auquel participent 19 pays, dont les États-Unis, la Russie, la Chine, le Japon, la Belgique et plusieurs autres européens. L’objectif est de dresser un état des lieux de l’Arctique, la région glacée du Pôle Nord. Bourré d’instruments, le navire Polarstern s’est fait prendre dans la glace et a dérivé avec elle pendant un an.
LA BANQUISE SE MEURT EN ÉTÉ
Bruno Delille s’intéresse particulièrement aux flux des gaz qui s’échangent entre la banquise et l’atmosphère. Émet-elle des gaz à effet de serre (CO2, méthane, azote) ou les absorbe-t-elle ? « Aujourd’hui, la question est encore sans réponse, avoue Bruno Delille. D’où l’importance de mesurer ces échanges au cours d’une année complète. Car la banquise est à la fois active – elle abrite des micro-algues, parmi d’autres micro-organismes – et dynamique : elle se fissure, se recompose, s’agrandit, fond. Loin d’être homogène, il s’agit plutôt d’une mosaïque de plaques petites et grandes. » L’Arctique doit-il être considéré comme un puit de CO2 ou comme une source ? C’est ce que ses études menées conjointement avec l’ULB tentent de cerner. Ce qui est certain par contre, c’est que l’Arctique est très sensible aux variations climatiques. Les températures observées augmentent, été comme hiver, et la surface gelée diminue : le couvert de glace en été a perdu 50 % de son amplitude en 30 ans. « Les prévisions actuelles estiment que la banquise aura pratiquement disparu en été vers 2050. Autant dire demain », regrette le chercheur…
Et si la banquise disparaissait totalement ? « Cela aurait des répercussions majeures car la banquise reflète les rayons du Soleil. Sans elle, l’océan devra absorber les radiations lumineuses… ce qui conduira mécaniquement à un réchauffement des mers. D’autre part, la faune du Pôle (ours blancs, belugas, phoques, etc.) devra trouver refuge ailleurs, ou disparaître également. C’est tout un équilibre qui est en jeu. »
* Lannuzel et al., “The Future of Biogeochemistry of Arctic Sea Ice and Ice-Associated Ecosystems”, Nature Climate Change, 27, octobre 2020.
Lors de deux missions au Nord-Congo et au Cameroun, plus de 300 000 photos ont été collectées. La phase d’identification des espèces vient de commencer.
Mêlant spécimens et photographies, elle aborde un sujet peu connu : les interactions entre les plantes et les minéraux.
Camille Ek, retraité depuis près de 25 ans, est à l’initiative d’un “mur géologique” construit dans la commune de Comblain-au-Pont, non loin de Liège.