L’accès aux sources

Inauguration du pôle muséal et culturel

Dans Omni Sciences
Article Patricia JANSSENS

Sous l’impulsion du premier vice-recteur Jean Winand, le Pôle muséal et culturel créé par le conseil d’administration sera officiellement lancé cet automne, avec l’ambition d’offrir aux chercheur·e·s, aux étudiant·e·s et au grand public cet accès.

À l’instar des quelque 1600 musées répertoriés par l’International Council of Museums Committee for University Museums and Collections (ICOMUMAC), l’université de Liège peut s’enorgueillir de très nombreuses collections qui, de Gembloux à Arlon, couvrent de vastes domaines des arts et des sciences et dont plusieurs pièces ont acquis le statut de “Trésor” du patrimoine culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Sous l’impulsion du premier vice-recteur Jean Winand, le Pôle muséal et culturel créé par le conseil d’administration sera officiellement lancé cet automne, avec l’ambition d’offrir aux chercheur·e·s, aux étudiant·e·s et au grand public un accès direct aux sources.

Un inventaire de toutes les collections est en cours afin de compléter l’information et de mettre en valeur ce patrimoine. « L’objectif du Pôle n’est certainement pas de fusionner l’ensemble des collections dans une structure unique, expose Jean Winand, mais de les fédérer dans un projet scientifique partagé. Une des ambitions du Pôle, à plus long terme, serait de disposer d’un lieu qui serait de manière emblématique le Musée de l’ULiège. Le projet n’est évidemment pas d’y rassembler toutes les collections, qui totalisent plusieurs millions de pièces, mais de proposer un choix illustrant une thématique dont tout le monde peut percevoir l’urgence aujourd’hui : la nécessité de garantir l’accès aux sources premières pour construire une information scientifiquement fondée. »

« En effet, malgré l’utilité indéniable du numérique, c’est bien la matérialité de l’objet qui garantit son statut dans la chaîne du raisonnement scientifique, reprend le Pr Jean Winand. Les exemples de falsification, de manipulation, voire d’invention d’images ne manquent pas. Par leur matérialité, les manuscrits, les artefacts archéologiques, les spécimens des sciences naturelles (herbiers, collections d’insectes, de minéralogie, de tératologie, etc.) s’offrent à toutes sortes de vérifications et de manipulations impossibles à réaliser avec une documentation numérique. Un spécimen minéralogique, par exemple, s’évalue tout autant en le soupesant, en le grattant, en le reniflant, et parfois… en le léchant. Enfin, il serait dommage d’évacuer la dimension émotionnelle, qui ne peut se réaliser qu’au contact de l’objet. Dans un monde où le relativisme scientifique gagne du terrain, où les “vérités alternatives” prolifèrent, il nous paraît nécessaire de rendre à la science et à ses méthodes la place qui leur revient. »

Sources premières des connaissances à la fondation du savoir, il est urgent de rendre à ces collections leur rôle d’outil pédagogique et d’objet de recherche.

À partir du 1er octobre, les chercheur·e·s présenteront les collections sur le nouveau site internet du Pôle muséal dans une série de capsules vidéo. Le grand public sera invité, le samedi 2 octobre, à les découvrir de visu au détour de visites organisées par les responsables des collections. Last but not least, un colloque sur la fonction et l’utilité des musées universitaires rassemblera, les 9 et 10 novembre, un panel d’experts européens.

Exceptionnel

Le samedi 2 octobre entre 14 et 18h, le Pôle muséal et culturel ouvre certaines de ses collections. Une occasion unique de découvrir le riche patrimoine scientifique et artistique de l’Université et les liens qu’il entretient avec l’enseignement et la recherche. Au programme : visites guidées, découverte des réserves, rencontres avec des scientifiques, etc.

⇒ programme sur www.musees.uliege.be

Interroger le musée universitaire et ses frontières

Colloque organisé par le Pôle muséal et culturel de l’ULiège, les 9 et 10 novembre, à la salle académique, place du 20 Août 7, 4000 Liège.

Avec la participation de Marta Lourenço (Museu Nacional de História Natural e da Ciência de Lisbonne, présidente du Comité international pour les musées et collections universitaires au sein de l’International Council of Museums), Marjane Doom (Gents Universiteits Museum), Hester Dibbits (Erasmus University de Rotterdam) et Boris Wastiau (Musée d’ethnographie de Genève).

www.musees.uliege.be

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