La pluie, la Vesdre et le futur

Une démarche universitaire “hors les murs”

Dans À la Une Omni Sciences
Dossier Philippe LECRENIER

À la suite des inondations de juillet 2021, les universités se sont spontanément retroussé les manches. 150 étudiants et chercheurs de l’ULiège, de la KU Leuven et de l’ULB ont mis leur force de travail et de réflexion au service des habitants et des communes sinistrées. Aujourd’hui, la “Task Force Vesdre” propose des stratégies pour réaménager la vallée de la Vesdre. Une démarche universitaire “hors les murs”, à l’intersection de la science, de la citoyenneté, de la politique et de l’enseignement.

Au lendemain des inondations de juillet, plusieurs universitaires ont cherché à apporter leur aide aux communes sinistrées de la vallée de la Vesdre. Ainsi naissait la “Task Force Vesdre” ULiège, à l’initiative de Martina Barcelloni Corte, chargée de cours (Landscape Urbanism) à la faculté d’Architecture, et de Jacques Teller, professeur d’urbanisme et directeur du Local Environment Management Analysis (Lema) à la faculté des Sciences appliquées. « Se rassembler allait nous permettre de réfléchir ensemble, partager les tâches, éviter les redondances et la multiplication des interactions avec les communes, résume Martina Barcelloni Corte. Nous parlons d’une Task Force car nous devons concilier deux types d’urgence : répondre à la détresse des habitants sinistrés par des propositions ciblées et repenser en profondeur nos comportements et notre façon d’habiter le territoire en explorant de nouvelles stratégies. Nous ne pouvons pas considérer cette tragédie comme un événement isolé. Les modèles climatiques prévoient une intensification de ce type d’inondations, alternées avec des périodes de sécheresse importantes. En tant que scientifiques, nous devons observer, écouter et prendre position. »

L’EXPERT OUTSIDER

Difficile de ne pas voir la vallée de la Vesdre comme une métonymie de la nécessaire transition vers une réorganisation systémique de la société. S’y mêlent des enjeux climatiques, énergétiques, agricoles, sociaux, économiques et de mobilité. Au cœur de ces mutations, les urbanistes et architectes jouent un rôle décisif. « Mais la réflexion doit être inter- et trans-disciplinaire, rappelle Martina Barcelloni Corte. Pour se donner une chance de “réussir” cette transition, les scientifiques doivent travailler ensemble et directement sur le terrain. Les agronomes, les ingénieurs, les pédologues, les hydrologues, les architectes, les urbanistes, les sociologues doivent aller, ensemble, à la rencontre des politiques et de la société civile. » Tel est le mot d’ordre de la Task Force Vesdre, étendue au-delà de l’ULiège pour s’ériger en plateforme interuniversitaire en partenariat avec l’ULB et la KU Leuven.

Les premiers pas étaient empreints d’humilité et d’empathie. « Nous n’avions pas les pieds dans la boue, nous ne vivions pas les difficultés des habitants, reconnaît Martina Barcelloni Corte. Il aurait été inadéquat de proposer un modèle théorique pour la vallée sans avoir pris le temps d’écouter et de comprendre. Bien sûr, nous offrons des connaissances, des expériences, une certaine temporisation, mais elles restent indicatives, et doivent s’appuyer sur des compétences ancrées et sur des processus de reconstruction déjà en cours. » Cette rencontre entre la connaissance des scientifiques et le vécu des sinistrés – habitants comme élus – a été bien reçue. Chacun s’est montré ouvert, disponible, patient, reconnaissant, aussi. « Beaucoup acceptent que toutes les solutions ne pourront pas être mises en œuvre dans l’immédiat, admet la chercheure, et que, dans certains cas, il s’agit d’introduire un nouveau paradigme dans la manière de construire, d’habiter et donc d’imaginer le territoire. L’injonction au changement des pratiques émane même de certains d’entre eux. L’une des habitantes reconnaissait que ce type de catastrophe allait se répéter, que nous ne pouvions plus nous contenter de procéder comme nous l’avions toujours fait, que nous devions changer face à des enjeux qui nous dépassent. »

Vesdre-PlanEnsemble

Carte regroupant les propositions d’intervention à Trooz et ses alentours suite à l’analyse des zones inondées en juillet 2021. ©Lilas Hougardy, Léa Smat et Camille Villard (master ingénieur civil architecte. 

LA CLÉ DES RENCONTRES

Les activités proposées par la Task Force sont basées sur des rencontres et discussions entre les élus, la société civile et le monde universitaire; elles participent à l’élaboration d’une boîte à outils qui s’étoffera pendant trois années académiques. L’initiative reste animée par un enjeu pédagogique central. En tout, 150 étudiants sont plongés au cœur de cette vaste dynamique citoyenne et scientifique. « L’enseignement reste au cœur de l’Université, rappelle Martina Barcelloni Corte. Au sein de nos Facultés, cette fonction est organisée de manière très concrète à travers la méthode de “recherche par le projet” : le projet en atelier nécessite une recherche plus large qui, à son tour, alimente le projet. Ce sont aussi des ateliers précieux pour les étudiants, immédiatement confrontés aux enjeux environnementaux et sociétaux de la transition. Ils entrevoient le rôle qu’ils auront à jouer dans les prochaines décennies, et qui n’est plus celui de l’architecte des années 1990-2000. Aujourd’hui, celui-ci doit être conscient de son impact dans un système écologique territorial et global, à une autre échelle qucelle du bâtiment qu’il va implanter. Il doit comprendre le cycle de l’eau, du climat, l’importance et la nature des sols sur lesquels il va travailler… Nos étudiants ont jalonné la vallée, ont arpenté le terrain, ont échangé avec les élus et les habitants ; ils vont maintenant proposer des réflexions pour alimenter les débats. »

Le 23 octobre avait lieu un premier événement, à Liège. Les échevins et bourgmestres des communes concernées, les citoyens, les étudiants et les chercheurs se rencontraient autour de plusieurs objectifs : dévoiler la nature des travaux et ateliers amorcés et écouter les problématiques, les attentes, les nécessités majeures… « Toutes ces personnes vivaient encore dans l’urgence la plus totale, explique Jacques Teller. Ils devaient répondre à de nombreux problèmes de logement et à des besoins de reconstruction plus ou moins immédiats. » Cet événement a aussi offert un moment inédit. « C’était la première fois que les échevins de l’urbanisme des communes invitées échangeaient leur vécu depuis les inondations, s’étonne Catherine Vilquin, urbaniste collaboratrice auprès de la KU Leuven. Se parler, partager ses expériences, ses idées, ses traumas, cela fait jaillir une émulation précieuse et efface un peu les sentiments d’isolement et de désespoir. Tous se réjouissaient de la rencontre suivante. » Elle a eu lieu le 10 février, à Verviers. Les étudiants y dévoilaient les résultats des ateliers du premier semestre et présentaient les travaux à venir.

ÉLARGIR LES REGARDS

Échapper à l’injonction de l’urgence pour prendre un peu de hauteur est l’une des fonctions de l’Université. En marge d’une temporalité de l’immédiat, elle peut envisager des dynamiques plus longues, débusquer des mécanismes historiques et proposer des scénarios pour l’avenir. Placés au cœur de ces réflexions, les étudiants éprouvent, mûrissent et adoptent un autre rapport au territoire. Chaque enseignant poursuit avec eux des ateliers selon sa spécialité.

Martina Barcelloni Corte et ses 55 étudiants de 2e master étudient la topographie de l’ensemble du bassin versant, depuis le plateau jusqu’au fond devallée. Pourquoi ? Parce que ces zones sont reliées par l’eau et doivent être repensées ensemble. Le bassin versant de la Vesdre, par exemple, est l’ensemble du territoire sur lequel une goutte d’eau qui tombe s’écoulera jusqu’à la Vesdre.

« Pour lutter contre les inondations en fond de vallée, nous devons ralentir le plus possible la course de l’eau en amont sur l’ensemble du bassin. Dès lors, il est primordial d’observer et de réfléchir à la manière dont tous les sols sont et devraient être transformés. Le sol d’un plateau fortement urbanisé, par exemple, offre peu d’absorption et de stockage à l’eau, laquelle va rapidement ruisseler et, en cas de fortes pluies, renforcer le risque d’inondations. Mais ce n’est pas tout. L’exploitation des grands espaces ouverts (les surfaces agricoles ou forestières) a aussi eu un impact considérable sur les inondations. Au cours des siècles derniers, nous avons déraciné des forêts de feuillus pour les remplacer par des épicéas, dont la prise d’eau est nettement moins efficace. De façon comparable, l’agriculture intensive appauvrit les sols en augmentant le ruissellement, note la chercheure. Mes étudiants, répartis en équipes, observent le bassin versant par grands “transects territoriaux”. Ils cherchent à en comprendre les dynamiques, pour ensuite repenser les liens et les fonctionnements selon une nouvelle solidarité entre les plateaux versants et le fond de vallée. Ce qui vaut pour l’altitude vaut aussi le long du cours d’eau. En général, l’objectif principal est de ralentir, absorber et stocker l’eau le plus en amont possible, pour que les régions en aval ne subissent pas une déferlante grossissant le long de la vallée. »

Vesdre-Urbanisation

Commune de Angleur, Chaudfontaine, Trooz et Olne. Mise en évidence de l’influence du relief sur l’urbanisatio. ©Gaetano Cappuccio, Valère Eppoh-Ewane, Lucas Pirard (master en géographie à finalité urbanisme et développement territorial. 

LE PARADOXE DU BON ÉLÈVE

« De notre côté, poursuit le Pr Jacques Teller, nous avons étudié la dynamique d’urbanisation et l’évolution du territoire de la Vesdre, notamment à travers l’analyse des données cadastrales et des cartes historiques. La région a connu deux grandes vagues d’urbanisation lors de la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle et au cours des années 1950. Nous avons ensuite arpenté le terrain pour imaginer des interventions coordonnées le long du cours d’eau, des aménagements urbains limitant l’exposition aux inondations, des espaces perméables ou des bassins capables de retenir l’eau, des bâtiments qui pourraient laisser passer l’eau en limitant les dégâts sur les fonctions allouées aux rez-de-chaussée. Nous proposerons également un recul des constructions par rapport au cours d’eau car il faudra l’élargir, afin de donner beaucoup plus d’espace à la Vesdre pour s’écouler. »

Historiquement, l’homme a toujours construit à proximité de l’eau. La Vesdre a attiré une activité industrielle importante, et l’habitat a suivi, se concentrant autour des zones d’activités économiques et des nœuds intermodaux (gares, etc.). Mais les bâtiments sont trop proches de la rivière : certains même ont des murs qui plongent dans le lit de la Vesdre. La vallée, une des plus urbanisées de Wallonie, est de surcroît très étriquée. La construction du chemin de fer et de la nationale ont contribué à la resserrer davantage, accentuant par endroits des phénomènes de goulot. De plus, la région souffrait déjà d’une crise socio-économique et de phénomènes de précarisation que les inondations ont encore accentués.

Vesdre

Coupe de la vallée de la Hoëgne en juillet 2021. ©Amandine Brasseur, Taha Safi, Cyril Van Wonterghem (master ingénieur civil architecte - cours de Dynamique d'urbanisation)

L’HUMILITÉ DE L’OBSERVATEUR

L’ampleur inédite de la catastrophe n’est pourtant pas le résultat de la modernité. 75 % des bâtiments sont antérieurs à 1950. « La vulnérabilité de la région s’est inscrite dans l’histoire, observe le Pr Teller. Quant aux premières cartes tenant compte des aléas d’inondation pour orienter les nouvelles constructions, elles datent de 2006-2007 et ont été relativement bien prises en compte. On ne peut pas se contenter de dire qu’il suffit de ne plus construire en zone inondable. Tout bonnement parce qu’une grande part des berges de la Vesdre est déjà urbanisée. Un grand nombre de bâtiments sont en cours de réparation, seuls les plus touchés ont été démolis. Les marges de manœuvre, si elles ne sont pas très étendues, existent néanmoins  : réaménager les friches industrielles à l’abandon – autant de plaques imperméables – permettrait de reconstruire de manière plus verticale en réfléchissant à une résistance appropriée des bâtiments, en réduisant l’emprise au sol et en augmentant les surfaces perméables. »

Catherine Vilquin collabore fréquemment avec l’International Center of Urbanisme de la KU Leuven. À la tête du centre, Bruno de Meulder et Kelly Shannon y ont développé de précieuses expertises sur des changements économiques et urbanistiques influencés par l’évolution de l’eau. « Ils ont longuement étudié les villes côtières de l’Asie de l’Est, mais aussi des villes flamandes comme Anvers, témoigne l’urbaniste. Leur particularité est qu’ils regardent un territoire via son système écologique (hydrologie, topographie, flore) et son histoire (développement industriel). Par exemple, lorsqu’on observe des cartes de la vallée de la Vesdre au XVIIIe siècle, on remarque que le lit de la rivière a été progressivement rétréci. Naturellement, l’eau a besoin de plus d’espace pour s’écouler. Cette approche inversée de l’urbanisme permet d’imaginer des futurs où l’on cherche à combiner les besoins de nouvelles constructions aux impératifs de l’eau et du vivant non humain. »

L’intégration à la Task Force s’est faite à la demande des étudiants. « Nous avons dès lors imaginé un cours d’analyse de terrain, en situation. Nous ne voulions pas que les étudiants proposent des idées d’aménagement d’un territoire qu’ils ne connaissaient pas. Nous préférions construire une année de visites, d’observations, d’écoutes, de diagnostics, pour qu’ils apprennent à comprendre la région dans son ensemble. C’est important de ne pas foncer à partir de nos premières impressions. La preuve, lors de nos premières visites en septembre, nous avions l’impression de traverser des quartiers bombardés. Nous étions persuadés qu’ils n’allaient pas être reconstruits, qu’il fallait délocaliser. Mais de nombreux habitants n’ont pas d’autres choix que de réinvestir leur maison désolée. Plusieurs semaines plus tard, nous remarquions déjà les réappropriations de ces quartiers, et nous changions de perspective, cherchant à concilier l’eau et l’urbain », reprend Catherine Vilquin.

Lors des échanges avec les habitants et les échevins, la dimension humaine s’est révélée fondamentale. « Les étudiants ont rencontré des reponsables locaux souvent esseulés, dans un désespoir total, écartelés entre les besoins immédiats des habitants qu’ils connaissent personnellement et l’absence de directives claires et de moyens d’action.  Nous avons rencontré des élus désireux de parler, ravis que l’on s’intéresse à leur histoire. »

UN NOUVEAU REGARD URBANISTIQUE

La ville d’aujourd’hui n’est plus érigée en reine toute-puissante sur une nature neutre et étouffée. Les urbanistes contemporains la réintègrent dans un tout plus large, en interaction avec son environnement. « L’urbanisme transforme un territoire, développe Gery Leloutre, enseignant à l’ULB. Nous cherchons à repérer et à actionner les leviers influençant ces changements dans une direction qui nous semble bonne. Conscientiser ces pouvoirs de transformation permet d’anticipe les problèmes plutôt que de les subir. Penser les coupes de bassins versants de manière solidaire s’inscrit notamment dans ce paradigme. »

Très actifs sur Bruxelles et sans relais dans la vallée, les architectes et urbanistes de l’ULB ont très tôt cherché comment être utiles au sein de la Task Force. « Avec nos étudiants de master en urbanisme, nous menons un atelier en partenariat avec Venise, Marseille et Rabat sur les questions de résilience des villes métropolitaines sur le littoral méditerranéen, confie Victor Brunfaut. Il nous semblait intéressant de les confronter à des contextes plus proches. Lors du premier semestre, nous avons travaillé à Bruxelles, sur les liens entre le développement industriel, les inondations de la Senne et une dimension sociale à l’exposition aux risques environnementaux. » Et Gery Leloutre de poursuivre : « Nous avons remarqué un fort développement d’actions collectives, de savoir urbain et de pratiques liées à une meilleure façon d’habiter un territoire proche de l’eau. Pendant le second semestre, nous étudions la ville de Verviers et son histoire urbanistique avec la même sensibilité. Verviers nous semblait aller de soi. C’est la plus grande ville de la vallée, et nos étudiants sont formés dans des contextes très urbanisés. »

Lors d’une promenade exploratoire, le groupe de l’ULB a rencontré l’architecte Daniel Delgoffe, qui réhabilitait une école à Ensival dans un contexte d’urgence et de traumatisme. « C’était une rencontre précieuse, se remémore Victor Brunfaut. Les étudiants se sont rendu compte à quel point l’architecte est confronté à des questions concrètes, aux implications humaines très fortes. Les solutions techniques doivent aussi répondre à des drames humains, nous n’avons pas le choix. » Ce n’est pas pour autant qu’il n’y a rien à faire. « Il faudra donner une plus grande place à la Vesdre tout en cherchant à offrir une nouvelle qualité de vie urbaine, explique Géry Leloutre. Intégrer la rivière dans le projet urbain, c’est réfléchir par exemple à ce qui peut être inondé épisodiquement  : des parcs, des pistes cyclables, des lieux d’animation ou d’espaces publics, certains commerces ou certaines activités économiques… Le nouveau rezde-chaussée de l’école d’Ensival a été pensé pour être entièrement inondable. Mais le reste du temps, c’est un espace très accueillant ! »

SCHÉMA STRATÉGIQUE

Les chercheurs de l’ULiège impliqués dans la Task Force – en partenariat avec le Studio Paola Vigano (Bruxelles) – ont remporté un appel d’offre de la Région wallonne pour dresser un schéma stratégique accompagnant le réaménagement de la vallée. « Notre équipe compte des profils très divers (urbanistes, architectes, hydrologues, bio-ingénieurs, géographes, politologues), explique Martina Barcelloni Corte. Nous pourrons proposer des réponses interdisciplinaires aux défis que rencontre le bassin versant. » Ce schéma stratégique sera présenté au cours de l’hiver 2022-2023, mais n’aura pas de force contraignante. « À nous de favoriser une adhésion volontaire des parties concernées, relève Jacques Teller. S’il est porté par une grande coalition d’acteurs, il peut avoir un effet sur le long terme. Nous devons travailler en intelligence avec les services concernés de la Région wallonne (territoire, logement, patrimoine, tourisme, agriculture, infrastructures, etc.) et le projet doit aussi être soutenu par les acteurs locaux  (communes, habitants, commerçants, entreprises).  Il doit par ailleurs s’articuler avec de nouveaux financements, tels que le Green Deal européen, en développant des infrastructures vertes et en promouvant l’usage de matériaux recyclés. »

Le schéma stratégique est bien distinct du travail de la Task Force. Mais ils se nourrissent mutuellement. « C’est l’un des avantages de la recherche par le projet, poursuit l’urbaniste. Ce que les étudiants produisent alimentent constamment nos réflexions. Ils envisagent des problématiques que nous aborderons dans le schéma stratégique : les infrastructures sur les plateaux ; le lien entre l’implantation des résineux dans les tourbières et le ruissellement de l’eau ; un système de maillage des zones agricoles par des haies ; l’absolue nécessité de dégager de l’espace pour la rivière. L’avantage évident de ces travaux est l’absence de contraintes, institutionnelles ou autres. Les projets proposés doivent rester concrets, mais les étudiants ont davantage de latitude, et ils s’autorisent parfois des approches utopiques. »

Cet espace de liberté permet d’aller plus loin. Les étudiants questionnent sans œillères, ouvrent sur d’autres futurs, engagent le débat depuis d’autres points de départ, ce qui permet de conscientiser aux enjeux de la résilience. Or, lorsque nous avons un monde à repenser, il est précieux de commencer par cultiver un imaginaire aussi large et enthousiasmant que possible.

Une exposition des travaux d’étudiants aura lieu à Verviers au début du mois de juillet

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