Rigueur à tous les étages

Un nouveau bâtiment en faculté de Médecine vétérinaire

Dans Univers Cité
Entretien Patricia JANSSENS - Photos Sandrine SEYEN

Les zoonoses, ces maladies infectieuses qui passent de l’animal à l’homme, se propagent par contact direct ou via les aliments, l’eau, les moustiques, etc. Elles existent depuis la nuit des temps mais, jusqu’il y a peu, elles sévissaient plutôt à l’échelon local. Les choses ont changé : aujourd’hui, un virus porté par une chauve-souris en Chine peut gagner l’Europe puis les États-Unis en quelques semaines. Les agents pathogènes prennent l’avion ! Le VIH, ébola ou le coronavirus, par exemple, figurent sur la liste des virus transmissibles à l’homme dont les hôtes réservoirs sont des animaux sauvages (chauve-souris, singes, oiseaux, etc.). Ils ne sont pas les seuls : deux tiers des maladies infectieuses proviennent des animaux et il est (presque) certain que nous connaîtrons dans l’avenir d’autres pandémies.

Améliorer la surveillance, la prévention et le contrôle de la santé de la faune sauvage et des animaux en général participe donc de la santé publique et de la préservation de la santé humaine. « Dans cette optique – communément dénommée “One Health” –, les médecins vétérinaires jouent un rôle central, explique le Pr Laurent Gillet. Ils sont à la fois les lanceurs d’alerte et les pompiers qui circonscrivent la contagion. »

C’est la raison pour laquelle la faculté de Médecine vétérinaire a entrepris il y a quelques années de réexaminer ses infrastructures sous l’angle de la biosécurité. Objectif : rigueur à tous les étages. Récemment, l’animalerie a intégré des lieux conformes aux normes modernes et un nouveau bâtiment jouxte maintenant le B43b. Au sous-sol, des vestiaires pour étudiant·es permettront de gagner, grâce à un badge, les salles d’autopsie qui ont été rénovées ainsi que leurs accès. « Les autopsies font partie de notre enseignement, poursuit Laurent Gillet. L’étude des différentes pathologies se base sur elles notamment. Mais, concrètement, la réception des animaux malades et des cadavres doit se faire dans un environnement approprié et pensé en fonction des risques de contagion potentiels. »

Les étages sont réservés aux bureaux des professeur·es et des chercheur·es, ce qui permet de restructurer les laboratoires du bâtiment B43b. Quant aux salles de TP, elles seront également réaménagées dans le courant de cette année académique, toujours sous l’angle de la biosécurité.

 

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