Ravalement

Le 24 avril dernier, l’Agence wallonne du patrimoine (Awap) a modifié l'arrêt de classement du bâtiment central de la place du 20-Août pour l’étendre à plusieurs parties historiques

À l’origine était la salle académique. Inaugurée en 1817, elle marque la naissance officielle de l’université de Liège qui s’est installée, l’année précédente, dans les anciens locaux du collège des Jésuites. Depuis lors, l’Université n’a cessé de se déployer, en ville d’abord, au Sart-Tilman ensuite, puis à Arlon et à Gembloux.

En 1983, un premier arrêté avait classé le bâtiment (n°7) de la place du 20-Août, la salle de l’horloge (dans l’aile des Jésuites construite en 1717), la salle Marie Delcourt de la Bibliothèque et la salle académique (qui fut élevée au rang de “monument exceptionnel” en 1999). « Le classement reconnaît la valeur patrimoniale d’un bien, explique Catherine Coppens, directrice de l’administration des ressources immobilières. Cette mesure de protection assure sa conservation et permet, notamment, d’obtenir des subsides pour sa restauration. »

Le 24 avril dernier, l’Agence wallonne du patrimoine (Awap) a modifié cet arrêt de classement pour l’étendre à plusieurs parties historiques du bâtiment central de la place du 20-Août, “considérant que le bien revêt un intérêt urbanistique en ce que l’îlot abritant les bâtiments universitaires a joué et continue de jouer un rôle structurant prépondérant, qui a dicté l’évolution urbaine de tout un quartier et, partant, d’une portion significative du paysage liégeois (...)”.

À présent, les façades et toitures des deux immeubles qui composent les bâtiments érigés à la fin du XIX^e siècle (n°7 et n°9) place du 20-Août sont classés, ainsi que les façades, les toitures, les salles et couloirs voûtés de l’aile des Jésuites et de l’aile Velbruck, “considérant que le bien revêt un intérêt architectural en ce que l’aile des Jésuites conserve la force d’un témoignage architectural de première main sur l’art de bâtir et le goût architectural, au tout début du XVlll^e siècle, en principauté de Liège comme au-delà et qu’elle a d’ailleurs servi de référence stylistique jusqu’à la fin du XIX^e siècle (...)”. L’extension du classement s’étend également aux façades et toitures de l’aile de la Bibliothèque générale, qui héberge la salle Marie Delcourt.

Grâce à la subvention octroyée par la ministre du Patrimoine Valérie De Bue, les travaux vont pouvoir commencer. « Cette première subvention nous permet de restaurer les pierres des façades du n°7 et bientôt nous déposerons un dossier pour remplacer (à l’identique) l’ensemble des châssis de fenêtres, ce qui permettra une meilleure isolation thermique et acoustique, détaille Marc Noirhomme, ingénieur architecte à l’ARI. Le chantier – en plusieurs phases – est d’envergure : pour les façades avant et arrière du bâtiment principal (n°7 et n°9), non seulement il faudra remplacer plus de 250 fenêtres et restaurer quelques portes, mais il faudra aussi rénover les toitures. » La rénovation des ailes Jésuites et Velbruck interviendra ensuite.