Interview de Christophe Levaux
Rencontre avec Christophe Levaux, chargé de recherches FNRS au département de Musicologie de l'Université de Liège, autour de la musique minimaliste.
L’Orchestre philharmonique royal de Liège programme cette saison “O PRL+ ”, soit cinq concerts décalés qui associent, dans un même élan, la musique et un autre art. Mapping, théâtre, cinéma, ciné-concert, etc. sont ainsi conviés à diversifier les soirées musicales. L’une d’entre elles sera consacrée à la musique minimaliste
Le 29 février prochain, le chef d’orchestre Kristjan Järvi remettra au goût du jour de manière originale deux pièces maîtresses de la musique minimaliste américaine : l’hypnotique Premier Concerto pour violon de Philip Glass (1987) et la nouvelle création de Steve Reich (2018), sa première œuvre orchestrale (avec synthétiseurs) depuis plus de 30 ans. Comme compositeur, Kristjan Järvi revisitera les Concerti Grossi de Haendel, mariant le style baroque à l’esprit du jazz.
Rencontre avec Christophe Levaux, chargé de recherches FNRS au département de Musicologie de l'Université de Liège, autour de la musique minimaliste.
Christophe Levaux, chargé de recherches au FNRS dans le département de musicologie de l’ULiège, nous rappelle que « la musique “minimaliste” éclot aux États-Unis dès la fin des années 1950. À l’époque, nombreux sont les compositeurs influen- cés par l’esthétique libératoire de John Cage. Pour ce dernier, tout son peut être musical. La musique peut être chaotique, indéterminée ; la musique peut s’écrire sans partition. Cette conception très large de la musique produit des expérimentations chez une série de jeunes compositeurs qui, paradoxalement, envisagent une musique a minima, basée sur une seule note tenue parfois pendant plusieurs heures ou plusieurs jours. De manière concomitante, le psychédélisme et la musique orientale influencent les compositeurs : le célèbre “bourdon” de la musique indienne, soit une série de notes formant un accord continu, sera ainsi mis à l’hon- neur par les minimalistes. D’abord confidentiel, ce nouveau courant va progressivement prendre de l’ampleur dans les années 1960 en Californie, grâce à quatre compositeurs : La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich et Philip Glass, ces deux derniers étant les plus célèbres aujourd’hui. Notons cependant que, depuis 1980, les compositions – celles de Philip Glass notamment – s’éloignent du minimalisme radical pour se rapprocher de la musique tonale. »
Concert le samedi 29 février à 20h, à la salle philharmonique, boulevard Piercot 25, 4000 Liège.
Philip Glass, Concerto pour violon n° 1
Kristjan Järvi, Too Hot to Handel (création belge)
Steve Reich, Music for ensemble and orchestra (création belge)
David Nebel, violon
Orchestre philharmonique royal de Liège
Kristjan Järvi, direction
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