Comprendre l’homme en étudiant le patrimoine

Un des enjeux des études en archéologie et histoire de l’art

Dans Ici et ailleurs

Partir à la découverte des œuvres d’art et des langages plastiques, reconstituer les modes de vie du passé, voilà l’enjeu des études en archéologie et histoire de l’art. Excursions, visites d’expositions et stages de fouilles font partie du cursus des étudiants dès la première année. Cinq chercheurs partagent ici des photos d’activités in situ auxquelles ils convient fréquemment étudiants et autres doctorants.

Sur les photos ci-dessous

Dimitri Laboury codirige avec la mission archéologique belge (ULB-ULiège) dans la nécropole thébaine. il s’agit notamment d’étudier trois mémoriaux funéraires de membres de l’élite dirigeante de la XVIIIe dynastie pharaonique (milieu du  XVe siècle avant notre ère) dans la nécropole de l’antique Thèbes (en face de l’actuelle ville de Louqsor, en Haute Égypte), le plus vaste musée en plein air de peinture antique au monde et l’un des chefs-d’œuvre de la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
En plus de l’exploitation égyptologique du décor
de ces vastes monuments, l’équipe de l’ULiège étudie en particulier les pratiques picturales qui y sont attestées, dans le cadre d’un vaste projet interdisciplinaire qui a pu être initié à la faveur d’un crédit des Fonds spéciaux de la recherche de l’Université et d’un mandat d’impulsion scientifique du FRS-FNRS.

Plus près de nous, dans l’espace et dans le temps, le château de Franchimont à Theux, ancienne place-forte du prince- évêque de Liège, en ruine depuis 1800, est un terrain passionnant pour qui veut se frotter à l’archéologie du bâti. Le Pr Patrick Hoffsummer, conservateur du site et vice-président de l’ASBL “Les Compagnons de Franchimont”, procède à des travaux de rénovation.
S’agissant de ruines, les problèmesde conservation sont nombreux et une étude historique et archéologique est indispensable pour accompagner la restauration, en collaboration avec l’Agence wallonne du patrimoine. Ce type de recherche implique d’organiser des fouilles autant que de pratiquer l’archéologie du bâti. Des étudiants et doctorants de l’unité de recherche sont associés à ces travaux dans le cadre d’exercices de terrain, de mémoires ou de thèses.

Laurent Colonna d’Istria fait partie de la mission internationale du Qara Dagh occidental, au Kurdistan (en Irak) et s’intéresse de manière prioritaire au tell principal de Girdi Qala qui offre une séquence allant du 4e millénaire avant notre ère à l’époque islamique (XIIe siècle).
Ci- dessous, des membres de l’équipe ULiège dégagent une jarre d’époque islamique une heure avant la fermeture du chantier (17 octobre 2018).

En Roumanie, Pierre Noiret organise les fouilles du site de Mitoc depuis 2013, en collaboration avec l’université de Cambridge (Ph.R. Nigst) et l’institut archéologique de Iasi (V. Chirica). Ce gigantesque atelier de taille a été fréquenté dans la première moitié du Paléolithique supérieur (32.000 - 23.000 avant notre ère).
Au sein d’une séquence stratigraphique remarquable, de nombreux signaux paléo-climatiques permettent de reconstituer l’évolution du climat. Les hommes ont laissé des monceaux de déchets de taille, accompagnés de restes d’animaux chassés

Depuis 2010, l’université de Liège dirige les recherches archéologiques menées sur la parcelle de la Schola del Traiano à Ostie - le port de la Rome antique. Cet édifice mis au jour en 1938 a donné lieu à de nouvelles investigations entre 2000 et 2010, réalisées par une mission archéologique conduite par J.-M. Moret (université Lumière Lyon 2) et Thomas Morard (université de Liège) en collaboration avec le Parco Archeologico di Ostia Antica.
Trois édifices successifs ont ainsi été révélés livrant un témoignage de toute première importance sur l’évolution urbaine de cette colonie romaine entre le IIe siècle avant notre ère et le Ve siècle après. L’unité de recherche “Art, Archéologie, Patrimoine” et le Centre européen d’archéométrie (David Strivay et Catherine Defeyt) participent à ces travaux et étudient notamment le système décoratif de la Domus dei Bucrani (Ier siècle avant notre ère) à la faveur d’un crédit de recherche du FRS-FNRS.

 

Partager cet article