LQJ-284

métastatique sont toujours en vie après dix ans. « On espère vraiment que toutes ces personnes seront guéries à long terme », poursuit le Pr Guy Jérusalem. Dans la majorité des cancers, l’immunothérapie n’est cependant pas utilisée seule mais en association avec la chimiothérapie et/ou la radiothérapie : elle est en effet d’autant plus efficace que les cellules cancéreuses, détruites par la chimiothérapie ou la radiothérapie, libèrent des antigènes qui pourront être reconnus plus facilement par les cellules immunitaires. « Il y a aujourd’hui beaucoup de recherches pour associer ces médicaments au traitement classique. Dans les cancers dits “chauds”, les cellules immunitaires sont déjà présentes mais non fonctionnelles; elles restent comme paralysées par le micro-environnement. Il s’agit donc de les activer. Dans les cancers dits “froids”, les cellules immunitaires n’existent pas et il faut les amener », précise le spécialiste. Par ailleurs, il est apparu qu’une frange de patients pouvait retirer un bénéfice très prolongé de l’immunothérapie. Car si presque tous les malades répondent à des traitements classiques ou ciblés pour une période de quelques mois seulement, la plupart développent ensuite des mécanismes de résistance. Dans l’immunothérapie, seuls 20% des patients vont répondre au traitement... mais pendant de longues années (le plus souvent) ! « Le défi est donc aussi de pouvoir identifier qui va répondre au traitement », résume le Pr Jérusalem. Certains marqueurs au niveau des cellules immunitaires (marqueur PDL1 par exemple) permettent aujourd’hui de donner une indication, même s’ils ne sont pas prédictifs pour toutes les pathologies. Ainsi, dans le cancer du sein métastatique, il faut que le PDL1 soit exprimé pour que le traitement soit efficace, mais, si on le donne dans un cancer du sein sans métastases traité par chimiothérapie et immunothérapie, le traitement est efficace avec ou sans expression du PDL1... Plus étonnant encore, dans le cancer du poumon, la réponse à l’immunothérapie sera meilleure si l’on est fumeur. « Les cellules cancéreuses des fumeurs présentent davantage de mutations au niveau génétique, ce qui va faciliter la reconnaissance d’une anomalie par le système immunitaire », observe le Pr Guy Jérusalem. Ce principe s’applique aussi à certaines formes de cancer du côlon associées à une prédisposition héréditaire : là Cellules cancéreuses du colon (HCT116). Jaune = microfilaments d’actine. Bleu = noyau. R. Peiffer, GIGA-Cancer, laboratoire de recherche sur les métastases. janvier-avril 2023 i 284 i www.ul iege.be/LQJ 13 à la une

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